Liaison double

C’est l’histoire d’une double liaison : celle d’un couple peint par Rembrandt en 1634, représenté sur deux tableaux en pieds, mesurant plus de deux mètres. Et puis celle de deux musées, le Louvre et le Rijksmuseum d’Amsterdam, qui se sont unis pour l’achat de ces toiles exceptionnelles.
Il faut remonter à la fin du XIXe siècle pour comprendre l’origine de cette union. En 1877, la collection de Willem van Loon, dont font partie les tableaux des deux époux, est mise en vente aux Pays-Bas. Le gouvernement néerlandais est intéressé, mais la somme est exorbitante.

C’est finalement un consortium de la famille Rothschild, qui se porte acquéreur de ces deux tableaux ainsi que de soixante-six autres peintures flamandes et hollandaises. En 2014, la famille Rothschild décide de se séparer de ces deux joyaux. La France souhaite les conserver sur son sol, et les Pays-Bas les faire revenir. Finalement, les deux institutions décident d’une acquisition conjointe en 2016, pour un prix de 160 millions d’euros. L’Hexagone achète le portrait de Oopjen Coppit et les Pays-Bas celui de son époux Maerten Soolmans. Avec une condition : les deux tableaux ne pourront être ni séparés ni prêtés, compte tenu de l’importance de l’acquisition.

Tableaux uniques dans l’œuvre de Rembrandt

Ces tableaux sont uniques dans l’œuvre de Rembrandt puisque ce sont les seuls portraits en pied grandeur nature connus, un format d’ailleurs très rare en Hollande. Ils témoignent du statut social des deux époux, issus de la haute bourgeoisie d’Amsterdam. Le couple a passé commande de ces toiles peu de temps après son mariage, en 1633.

Après un bref séjour entre septembre 2018 et janvier 2019, les deux toiles ont retrouvé ,en 2024, leur place au Louvre pour une durée de cinq ans cette fois-ci. Installées dans la salle Rembrandt de l’aile Richelieu, elles sont exposées parmi les grands portraits du XVIIe siècle de la peinture flamande, hollandaise, italienne ou française. De quoi combler « un grand vide » du côté de la peinture hollandaise, où les toiles monumentales sont rares.  

Les deux compositions se répondent : Maerten Soolmans tend un gant à son épouse, qui descend un escalier vers lui. Le fond composé d’un rideau noir unit les toiles. Une analyse réalisée lors de la restauration des œuvres en 2017 a révélé que Rembrandt avait d’abord préféré pour l’arrière-plan des tableaux un porche ou une ouverture de porte arrondie.

On se demande comment de tels ornements de chaussures pouvaient tenir !

Vous avez donc jusqu’en 2029 pour les voir !


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Une réponse à “Liaison double”

  1. Avatar de BELLOUTI
    BELLOUTI

    Merci pour cette intéressante information Dominique, à noter donc précieusement car 3 ans et demi, cela passe très, très vite !

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